Pulsation des mots et boucles de basse : souvenir sonore d'une tournée en terres méridionales [jeudi 21 septembre à la librairie « la mémoire du monde » en avignon (vaucluse] [vendredi 22 septembre à la librairie galerie « l’archa des carmes » (bouches-du-rhône)] [samedi 23 à la bibliothèque municipale « carré d'art » à nîmes (gard) ] [dimanche 24 septembre à « la mandorle » à tavel (gard)] Captation sonore : François Ridard
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JE VEUX DIRE
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Lauréat du Prix Bernard-Vargaftig 2022, paru aux éditions Jacques Brémond L'expression « je veux dire » est à la fois l'affirmation d'une autorité (prendre la parole comme on prendrait le pouvoir) et le signe d'une hésitation (« tu vois ce que je veux dire ? »). La volonté de dire bute toujours sur l'impuissance des mots (impuissance à nommer ce manque même dans lequel ils s'originent). « ...il y aurait des bougies | peut-être une église mais sans la solennité de l’orgue et du chœur | disons une chapelle | il aurait fait chaud tout le jour | on aurait marché | entre les murs | enfin | la fraîcheur | peu de monde | juste ce qu’il faut d’anonymat et d’intimité | il y aurait le craquement du bois sous les mains le froissement des vêtements | peut-être | le bâillement d’un voisin la rigidité du banc | cinq ou six musiciens | tout au plus | théorbe viole luth cornet | on essaierait de retenir | de nommer et puis il n’y aurait pas d’ et puis on ne remarquerait ri
« Un petit livre attrayant », chronique de Des Livres Rances
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« Un petit livre attrayant », chronique de Des Livres Rances Ce petit objet littéraire de moins de 100 pages est difficile à identifier. Deux histoires, chacune se lisant indépendamment, du début du livre jusqu’en son milieu. Puis nous retournons le volume, même couverture, et entamons la seconde nouvelle également jusqu’en son centre. On peut commencer par n’importe lequel de ces deux textes. Et pourtant, toute la complexité réside dans le fait qu'ils sont comme jumeaux, une brève tranche de vie vue par les yeux d’un homme, puis la même scène vue par ceux d’une femme. Ou inversement. L’homme et la femme sont jeunes, se rencontrent sur un ferry en partance de Calais, direction l’Angleterre. La femme entame au fusain un portrait de l’homme qui bien vite refuse qu’elle aille plus loin. Voilà pour la partie commune aux deux textes. M’est avis que selon votre décision d’approche côté pile ou côté face, votre sensation ne sera pas la même. Aussi je vous livre mon journal de l
Et puis viennent...
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Et puis viennent les femmes, Et puis viennent les hommes, y a-t-il un début à cette histoire ? Car il ne faut pas se fier aux apparences, il s’agit bien d’une seule et même histoire, qu’importe... l’histoire par laquelle on l’aborde. Le propos tient en peu de mots : la rencontre improbable de deux êtres, aussi effacés que farouches. Et Cyrille Latour, par la grâce d’une écriture pleine de cette poésie contemplative qui lui est propre, dote ces deux solitaires d’un passé encore prégnant et d’une sensibilité à fleur de peau. Est-il plus belle, plus palpitante histoire que celle de cœurs incertains, ballottés par la houle du grand large ? Le phrasé délicat, invitation à ne pas lire trop vite, lentement les pousse, elle et lui, l’un vers l’autre, jusqu’au méli-mélo médian de mots, tel deux mains tendues, qui s’agrippent, se harpent pour — il est permis de rêver — ne plus se lâcher. Ce qu’il et elle se diront par la suite importe peu : l’un par l’autre est advenu au monde, c
Prix « Heureux et lus 2022 » pour Mes Deuzéleu
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Cette année, les élèves du lycée Blaise-Pascal de Longuenesse ont voté pour leur livre préféré et ont décerné à Mes Deuzéleu le Prix Heureux et lus 2022 . À cette occasion, ils m'ont « reçu » (en visio) : deux heures d'échanges attentifs, sensibles, fragiles, qui m'ont bouleversé. Après les vingt-huit années de silence dont témoigne ce récit, je n'aurais imaginé meilleure façon d'être entendu... ni meilleure façon d'être lu et entouré après la solitude et l'ascèse de l'écriture. Les élèves et leur fabuleuse prof de français, Valérie Duflos, m'ont offert là un cadeau précieux. Cher Camille, Je ne comprends pas, c’est peut-être car je suis naïve ou bien encore une enfant. Pourquoi n’as-tu pas insisté ? C’est cette question qui continue de trotter dans ma tête. Pourquoi ne pas avoir pleuré devant tes parents ? Peut-être qu’ils auraient pu voir à quel point ce qui s’est passé est grave. [...] Mon vœu serait de se rencontrer pour que nous discuti
« Un beau livre à glisser dans les mains de toute bonne ou mauvaise conscience » - chronique de Jean-Claude Leroy sur son blog (Médiapart)
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« Avec le temps, le silence s’est mis à ressembler à l’oubli. » 1 « Ma plus grande peur : disparaître » 2 C’est-à-dire « ce qu’il s’est passé chez les B ». La banalité d’un viol n’a rien de banal. Comment vit-on ensuite avec la peur de ne pas en parler ? D’en avoir déjà parlé ? Parlé aussitôt fait. Parler pourquoi ? C’est fait. Si longtemps après.
Il y a eu parole – parce qu’il y a eu événement. Il y a même le procès d’un adolescent, qui ne semble pas se rendre compte. C’est pourtant lui.
L’inconsidéré ? « C’est à cette époque que je commence à écrire. Pour conjurer ma plus grande peur. Écrire pour ne pas disparaître. Pour laisser des traces. Mais écrire, comme tout le reste, avec la plus grande discrétion. Presque dans la clandestinité. » 3 Et pourtant c’est encore comme si cela n’avait pas été dit. Ou trop ou mal dit.
C’est surtout l’absence de sensation face au désir, et même l’absence de désir. Un résultat, cette sensualité qui ne sait se trouver ni grandir, s’épanouir. Elle a é
« Donner forme plutôt que donner sens à ce qu'on a vécu » - un dimanche sur Radio Libertaire
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