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Affichage des articles associés au libellé Mes Deuzéleu

Prix « Heureux et lus 2022 » pour Mes Deuzéleu

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  Cette année, les élèves du lycée Blaise-Pascal de Longuenesse ont voté pour leur livre préféré et ont décerné à Mes Deuzéleu le Prix Heureux et lus 2022 .   À cette occasion, ils m'ont « reçu » (en visio) : deux heures d'échanges attentifs, sensibles, fragiles, qui m'ont bouleversé. Après les vingt-huit années de silence dont témoigne ce récit, je n'aurais imaginé meilleure façon d'être entendu... ni meilleure façon d'être lu et entouré après la solitude et l'ascèse de l'écriture. Les élèves et leur fabuleuse prof de français, Valérie Duflos, m'ont offert là un cadeau précieux.   Cher Camille, Je ne comprends pas, c’est peut-être car je suis naïve ou bien encore une enfant. Pourquoi n’as-tu pas insisté ? C’est cette question qui continue de trotter dans ma tête. Pourquoi ne pas avoir pleuré devant tes parents ? Peut-être qu’ils auraient pu voir à quel point ce qui s’est passé est grave. [...] Mon vœu serait de se rencontrer pour que nous discuti...

« Donner forme plutôt que donner sens à ce qu'on a vécu » - un dimanche sur Radio Libertaire

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  Pour (ré)écouter l'émission Des mots, une voix du dimanche 20 septembre 2020, animée par Thierry Clair-Victor et réalisée par Erwan Charton.

La plaie intime - entretien pour la revue « Persona »

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   « Écrire [...] est une manière de donner l’intime en partage » - entretien paru dans le numéro 12 de la revue Persona .           Cyrille Latour , né a Paris en 1978, partage ses activités entre musique (bassiste d’ Emma Sand Group ), scénarios pour la série Vestiaires et écriture (trois romans aux éditions L’Amourier ). Son dernier récit, Mes Deuzéleu , paru aux éditions Lunatique, met en lumière les abus sexuels dont il a été victime et dont nous parlons aujourd’hui.   Dans ton livre le protagoniste se nomme Camille avec deux LL et un E, d’où le titre. Ton prénom s’écrit aussi avec deux LL et un E. C’est ton histoire et pourtant tu as voulu changer de prénom, pourquoi ? Cette histoire, mon histoire, c’est moi, bien sûr, qui l’écris, mais c’est Camille qui la raconte, à la première personne. C’est lui qui dit «   je   » et, par là me permet, m’autorise pour la première fois, à dire «   je   » — un «   je   » double, donc, qui m...

" un très beau livre à l'écriture clinique, d'une sobriété confondante" - L'Espadon

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             Livre qui tente de dire les non-dits et, par les mots, de faire parler les silences. Le soupçon du genre pose le cadre : Camille, un prénom dont on ne sait, au juste, s'il fixe une identité (masculin-féminin) ou déploie son ambiguïté. Une ambiguïté qui a cours pendant 50 pages. Honte ou colère ? Impuissance ou lâcheté ? Ecart entre la perception des événements par un enfant de six ans et leur réception par les proches, inconscience qui confine à l'indifférence, le petit garçon découvre un monde sans savoir toujours ce qu'il doit penser de ce qui lui arrive. Quel sens donné à cette rupture qui a les allures de la continuité vingt ans plus tard ? Il faudra cinquante pages au narrateur pour nommer le traumatisme, mettre des mots sur une réalité impossible à saisir, à comprendre. Que s'est-il passé ce jour-là ? A-t-on simplement joué, expérimenté ? Quelqu'un m'a-t-il réellement agressé ?    On joue un rôle...

"Faire comme si", pour maquiller le crime - chronique dans Les Cahiers de l'effpp

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Il est des choses qu’on ne veut pas entendre. Qu’on ne peut entendre. Je viens d’entendre les « deuzéleu » moi aussi, à la lecture de ce livre. C’est dire la force de l’interdit. De l’interdit de dire. De l’interdit de parler. Car il est impossible d’entendre. Mais que ne veut-on pas entendre ? L’auteur, dès les premières pages, nous dit avoir « attendu une vie entière », pour pouvoir enfin « nommer », « prendre pleinement conscience » de ce qui lui est arrivé, lorsqu’il avait six ans. Or l’auteur est encore jeune… il lui reste encore de la vie à vivre. Désormais il y aura pour lui une frontière, dont le tracé surgit avec la convocation pour un procès en assise. Comme si enfin le droit venait percuter silence, « le silence noir des bonnes familles ». Arracher les faux semblants, piètres oripeaux dont tout le monde s’est paré, croyant ainsi effacer le crime. Faire disparaître les preuves, au prix même de la négation de...

"C'est autour du silence que la littérature travaille" - Chronique radio Kaléidoscope n° 30

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Chronique radio Kaléidoscope n° 30 Émission Paludes n° 911 du 4 octobre 2019 Radio Campus Lille Mes Deuzéleu en (bonne) compagnie de Classe de mer de Benjamin Taïeb

Présentation vidéo de Mes Deuzéleu

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"Comment se construire sur une parole absente ? C'est tout l'enjeu de l'écriture que d'essayer d'écrire autour de cette parole absente"  Présentation vidéo de Mes Deuzéleu , réalisée avec la complicité de Jérôme Deneubourg .

Chronique - lelitteraire.com

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 "Deux livres semblables et frères" : Mes Deuzéleu chroniqué sur lelitteraire.com avec Classe de mer , de mon frère d'édition Benjamin Taïeb . L es édi­tions Luna­tique pro­posent deux livres sem­blables et frères. Certes, leur écri­ture et leur contexte sont très dif­fé­rents. Mais tout deux témoignent d’une même quête et d’une même colère. L’enfance a du mal à y être digé­rée. Et le lec­teur com­prend aisé­ment pour­quoi. D’un côté — avec Taieb — un enfant vic­time à la fois de ses amis et d’adultes indo­lents, lâches ou sim­ple­ment indif­fé­rents. De l’autre — chez Latour — un autre enfant qui lui aussi écrit pour ten­ter, enfin, d’être entendu et écouté. L atour tente sinon d’excuser du moins de com­prendre ce que subis­sait Camille — avec deux “l” et un “e” (d’où “Deu­zé­leu) chez les B… Taieb a plus de mal à accep­ter ce qui fut. Certes, il ne dénon­cera per­sonne mais la pilule a du mal à pas­ser. Mais dans ...

Mes Deuzéleu

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 C’est une lettre que j’ai imaginée pendant des années sans jamais oser l’écrire — comme toutes ces lettres inachevées dont on se persuade que, une fois envoyées, elles solderaient tous les comptes passés. Le repas avec mes parents  et la marche sous le ciel d’avril m’ont enfin décidé. C’est une chance à  saisir. La dernière chance. Une lettre pour cet adolescent que j’ai croisé il y a  près de trente ans et dont la photo, pour une raison qui me reste inconnue, a  eu longtemps sa place dans l’album familial. J’avais six ans. J’ignore son nom. J’ignore son âge. Il était pubère. Je ne  l’étais pas. ​ Oublier ? Pardonner ? Surmonter ? Refouler ? Que peut faire Camille, avec deux « l » et un « e » — deuzéleu —, devenu adulte, pour survivre à ce qu’il s’est passé chez les B. ? Écrivain, il choisit d’écrire, pour témoigner. Sans rien épargner, sans rien excuser. Pour enfin être entendu de ceux qui ne l’ont pas...